Projets 2016

Deux mille cinq cents enfants et adolescents ont un cancer chaque année en France ; parmi eux, 20% ne seront pas guéris.
En cas d’inefficacité des traitements de première ligne, l’orientation vers des nouvelles approches thérapeutique, et la compréhension des mécanismes expliquant la résistance aux traitements, doivent s’appuyer sur des analyses approfondies des caractéristiques biologiques des tumeurs et de l’analyse des interactions entre la tumeur et le patient.

Notre projet a pour objectif de permettre une analyse moléculaire complète au diagnostic, pour les enfants et adolescents atteints d’une tumeur de haut risque, à l’aide des technologiques de pointe, y compris le séquençage de haut débit.

Des modifications de ces profils au cours du traitement et pendant le suivi pourront être recherchées grâce à des prélèvements sanguins. Ce projet permettra une meilleure compréhension des mécanismes d’échappement et de résistance aux traitements standards. 

En collaboration avec d’autres projets en cours, les résultats de ces analyses fines permettront d’orienter beaucoup plus vite les patients vers la meilleure stratégie thérapeutique incluant les traitements ciblés en cas d’inefficacité du traitement de première ligne.

Le neuroblastome, prolifération maligne d’origine neuroectodermique est la tumeur solide la plus fréquente chez l’enfant de moins de 5 ans. L’identification de la réponse à la thérapie chez les patients porteurs d’un neuroblastome de haut risque et la détection d’une éventuelle rechute restent une préoccupation majeure du clinicien.

L’objectif de notre projet est d’analyser au niveau de l’ADN circulant, par ddPCR (technique ultrasensible), la méthylation du promoteur du gène RASSF1a aux différentes étapes de la maladie. Ce test ’universel’ relativement peu couteux nous permettra d’identifier les patients non répondeurs ou en rechute. Ainsi il sera possible de leur proposer, une étude plus approfondie de leur ADN circulant afin de rechercher des altérations génomiques éventuellement ciblables.

La plupart des tumeurs solides malignes développées chez l’enfant sont chimio sensibles. C’est en partie grâce à la chimiothérapie que les taux de guérison sont passés d’environ 25% dans les années 60 à plus de 75 % maintenant. Les neuroblastomes (NB) constituent la 1ère cause de tumeur solide.

Les taux de guérison atteignent 90 % dans les formes localisées et 30 à 40% dans les formes disséminées. Environ les ¾ de ces enfants doivent recevoir une chimiothérapie. Cette chimiothérapie a pour but d’obtenir une rémission des métastases dans les formes disséminées ou une réduction du volume de la tumeur primitive dans les formes localisées étendues afin de pratiquer une exérèse chirurgicale sans risque. 

Malgré cela, environ la moitié de ces enfants présentent des formes réfractaires ou en rechute, inaccessibles à un traitement curatif. Ainsi, l’évaluation de nouveaux médicaments ou associations, ayant en particulier des mécanismes d’action originaux, est indispensable. Le Témozolomide (TMZ) en fait partie.
Une étude franco-britannique de phase I a permis de déterminer la dose recommandée du TMZ chez l’enfant et a pu ensuite démontrer son efficacité chez 20 % des 25 patients traités auparavant pour un NB à haut risque. Par ailleurs, l’Irinotecan (INT) et le Topotecan (TPT), inhibiteur de la topo isomérase I (enzyme de réparation de l’ADN, substance responsable de la multiplication des cellules, notamment cancéreuses), semblent avoir également une efficacité dans des formes agressives de tumeurs
malignes.

L’association de ces 2 médicaments (Topotecan-Témozolomide, « TOTEM ») a montré récemment des résultats encourageants dans un essai de phase II européen. Les effets secondaires de ces médicaments sont essentiellement hématologiques (baisse transitoire des cellules sanguines). La dose recommandée de chaque molécule utilisée en combinaison vient d’être déterminée dans une étude française (étude de phase I). Il convient désormais d’évaluer l’efficacité de cette association chez des enfants porteurs de tumeurs malignes ayant un mauvais pronostic telles que les NB métastatiques (étude de phase II). Par ailleurs, le Bevacizumab (BVZ) est un médicament antiangiogénique, susceptible de diminuer les vaisseaux sanguins alimentant la tumeur, et donc d’avoir une efficacité anti tumorale. 

Il n’est pas possible de dire actuellement quelle est la meilleure association en termes d’efficacité et de toxicité.
C’est pourquoi il a été décidé au sein du groupe international SIOPEN de réaliser une phase II randomisée afin de comparer les combinaisons de ces différents traitements. Cette étude a débuté en 2014 pour comparer 4 combinaisons de traitement. Elle a débuté dans 8 pays, avec la participation des 11 centres français du Groupe de Pharmacologie de la Société Française des Cancers de l’Enfant, et 71 enfants ont déjà été inclus (dont 29 en France) sur un total de 120 prévus initialement.

Les résultats récents de TOTEM ont conduit à évaluer ces deux nouvelles associations. Pour cela il est nécessaire d’augmenter le nombre de patients inclus, ce qui implique de prolonger la période d’inclusion.

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