Professeure Anne Laprie : Avancée sur l’épendymome pédiatrique :

L’épendymome pédiatrique est une tumeur cérébrale fréquente de l’enfant qui survient en moyenne à l’âge de 4 ans. Son traitement comporte la chirurgie et la radiothérapie. Le pronostic reste encore sombre, avec plus de la moitié des enfants présentant des rechutes, principalement locales. L’irradiation cérébrale de l’enfant pose toujours le problème des séquelles cognitives, sensorielles et hormonales .Si une augmentation de dose peut augmenter le contrôle local, il ne faut pas que ce soit en augmenter la dose aux organes sensibles intracérébraux. L’approche prospective européenne actuelle consiste à augmenter la dose de rayonnement avec un  complément de dose en irradiation très focalisée après le traitement standard. Dans cette étude, nous avons évalué la possibilité d’utiliser un complément de dose intégré simultané en comparant les calculs de dose de deux techniques, 1) en modulation d’intensité dynamique en photons, technique disponible dans les tous les centres de radiothérapie pédiatrique et 2) en protonthérapie , technique à la balistique exceptionnelle permettant de mieux protéger les organes à risque mais disponible uniquement dans 3 centre français.

La cohorte comprenait 101 patients qui avaient déjà été traités et nous avons utilisé leurs données de planification pour faire une étude théorique sur des consoles de calcul de dose. Ensuite, les indices de qualité et les doses au volume cible et aux organes à risque  ont été extraits et comparés aux doses de rayonnement standard réellement administrées.

Dans la plupart des cas, le traitement au proton a permis d’obtenir des indices de qualité significativement plus élevés. Par rapport aux doses initialement délivrées, les doses moyennes et maximales de certaines organes à risques n’étaient pas plus élevées avec l’approche en IMRT et significativement plus basses avec les protons.

Au total, cette étude montre la faisabilité de l’escalade de dose qui n’augmente pas la dose aux organes à risque comparativement à un traitement à dose standard. L’utilisation de la protonthérapie permet même d’augmenter la dose sur le lit tumoral en diminuant la dose aux organes à risque. Cette approche pourrait être appliquée dans un essai clinique pour augmenter  les chances de survie des enfants sans augmenter les risques de séquelles.

 

Ce travail a été soutenu pour l’association Hubert Gouin Enfance et Santé et publié dans « Frontiers in Oncology » en juin 2019.

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fonc.2019.00531/full

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