PARENTS : 15 fevrier : “Journée internationale du cancer de l’enfant : chiffres et état des lieux”

La Journée internationale du cancer de l’enfant est organisée chaque année, le 15 février, depuis son lancement en 2002. Son objectif : informer, sensibiliser et récolter des fonds. Où en est-on en France ? Quelles sont les initiatives cette année ? Le point

C’est un cancer assez tabou, car choquant, et au pronostic souvent défavorable. Pourtant le cancer de l’enfant, ou cancer pédiatrique pour les enfants de moins de 15 ans, touche 1 700 enfants de moins de 15 ans chaque année, et 700 adolescents de 15 à 19 ans. 500 en décèdent chaque année. « En France, 1 enfant sur 440 sera atteint d’un cancer avant ses 15 ans », détaille ainsi l’Institut Gustave Roussy, centre de lutte contre le cancer basé à Villejuif (Val-de-Marne). Et si environ 80 % des enfants atteints en guérissent, « 20 % d’entre eux ne peuvent malheureusement pas être guéris à l’heure actuelle », faute de traitement.

Des cancers spécifiques à l’enfant, dont les causes ne sont pas connues « Certaines formes de cancers dites “de haut risque” sont plus difficiles à soigner : les rechutes sont fréquentes et les cellules cancéreuses peuvent développer une résistance aux traitements. Pour ces jeunes patients, il est primordial de disposer, le plus tôt possible, d’informations précises sur les caractéristiques de leur tumeur, afin de choisir le meilleur traitement et de réagir rapidement s’ils deviennent inefficaces », explique de son côté l’Institut Curie.

« Certaines formes de cancers sont spécifiques à l’enfant et, inversement, la plupart des cancers de l’adulte n’existent pas chez l’enfant », détaille l’Institut national du cancer (INCa) sur son site internet. « Si quelques facteurs favorisant le développement du cancer ont été clairement identifiés chez l’adulte (alcool, tabac, produits toxiques, virus, etc.), une cause est très rarement identifiée chez l’enfant », ce qui ajoute de la difficulté aux chercheurs pour trouver des approches thérapeutiques.

Levée de fonds et collaborations : les deux piliers majeurs pour faire avancer la recherche

Si des progrès ont été réalisés en termes de traitements, permettant aujourd’hui de guérir 4 enfants sur 5 en moyenne, « ces progrès sont dus essentiellement à l’introduction de chimiothérapies de plus en plus efficaces, à des collaborations entre différents spécialistes impliqués dans la prise en charge thérapeutique, et à une harmonisation des procédures de traitement à l’échelon national et, de plus en plus, international », énumère l’INCa. Le mot d’ordre en recherche est en effet la collaboration, car le regroupement des données permet de mieux comprendre les cancers des enfants, et donc de mieux les traiter.

Ainsi, l’Institut Curie, en collaboration avec Gustave Roussy (Villejuif) et le Centre Léon Bérard (Lyon), va associer 30 centres d’oncologie pédiatrique en France, pour une grande étude nationale nommée “MICCHADO”. 600 jeunes patients (enfants, adolescents et jeunes adultes) atteints de tumeurs à haut risque seront inclus à partir de février 2018 pour une durée de six ans. Le but : « améliorer la compréhension des mécanismes de progression tumorale et de résistance aux traitements » indique le Dr Gudrun Schleiermacher, pédiatre et chercheur à l’Institut Curie. « A terme, l’objectif est d’identifier les patients dont le cancer risque de devenir résistant, pour adapter au mieux les traitements et gagner ainsi la course contre la montre avec la maladie. »

Mais pour lancer des collaborations comme celle-ci, il n’y a pas de secret : il faut des fonds. L’étude MICCHADO est en effet financée par l’association Imagine for Margo – Children without cancer, à hauteur de 1,2 million d’euros, l’association Hubert-Gouin – Enfance & Cancer (200 000 euros), et a obtenu le soutien du Fonds KiCa, hébergé par la Fondation Roi Baudouin, et de KickCancer (200 000 €).

De son côté, l’Institut Gustave Roussy vient de lancer une campagne nommée “Guérir le cancer de l’enfant au 21e siècle”, afin de récolter 10 millions d’euros d’ici à 2020. Pilotée par Frédéric Lemos, le père de Noé, petit garçon décédé d’un cancer, cette campagne est en outre parrainée par l’ex-Président Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu Noé dans le combat contre son cancer

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